La République Une et Indivisible du Père Duchesne, Foutre !!!

« Le peuple ne sera jamais l'agresseur, mais il est si fortement provoqué, qu'il ne peut y résister, &… ce seroit grand malheur si l'insurrection qui couve n'étoit que partielle. Que tout le peuple se lève, & ses ennemis disparoîtront (…) il n'y a pas à balancer, il faut des piques ! des piques ! des piques !!! ». . F.A .Laussel, 09/12/1791

COMMENT LE PERE DUCHESNE RENCONTRE UN MILITANT SOCIALISTE ET SE PERSUADANT QU'IL N'EST PAS STALINIEN  DISCUTE AVEC LUI

ET COMMENT LE PERE DUCHESNE SE DEMANDE S'IL A QUELQUE CHOSE A FOUTRE DE LA DECONFITURE SOCIALISTE AUX DERNIERES ELECTIONS ?

Ah  foutre, voici un souvenir de lorsque j'errois quelques temps après les dernières élections, parmi les décombres nauséabonds et encore fumants des désespoirs socialistes.

C'est alors, fichtre foutre, que j'entendois un bougre de corniaud socialisant qui gémissoit sur le sort de son parti…

J'écoute, attentif, curieux. Cela fait longtemps que je n'ai point entendu un militant socialiste s'avilir à l'autocritique… ah ah ah !

Bref, l'autocritique s'arrête rapidement, c'est à dire aux bornes fragiles de la propagande militante que lui a inculqué la cellule, marqué dans son être comme dans son génome déficiant...  l'autonomie cervellière n'est pas complète.

Le foutrassier commence à gronder, à fulminer contre le résultat des élections. Notre bon citoyen dépité  commence à  maudire les traîtres de la défaite socialiste.

C'est à coup sûr la faute aux Chevènementistes, et aux affreux manipulés qui ont voté pour une extrême   gauche maudite (dont on espéroit vivement récupérer les voies au 2^e tour). Notre bon militant aux dents  blanches, à l'allure propre sur lui du petit bourgeois socialiste, affirme, volontairement ténébreux : « cela leur apprendra à voter n'importe comment au 1^er tour, maintenant ils n'ont plus le choix ».

Quoi ! bordel à cul pompe à merde ! Quand on ne vote pas UMP ou PS, on ne sait pas pour qui l'on vote ?

Alors proclamons la dictature (déjà active) des deux partis gouvernementaux… On ne peut donc pas voter pour quelqu'un d'autre.. . ? Pire, pour ce bon, sincère et con  sympathisant (je n'ai pas dit salarié, ils ne le sont pas tous, c'est seulement pour l'élite) le vote contestataire n'est qu'une pratique tolérable tant que le PS n'est pas menacé, qui sert de défoulement au 1^er tour, et sert à canaliser les votes de la gauche non  libérale, non privatisatrice, non jospinienne, non royalienne, mais seulement durant le 1^er tour.

Après on a assez rigolé, et il faut voter pour l'oligarchie socialisante qui représente le peuple, tout le peuple, presque tout le peuple, enfin tout le peuple…, sauf les 20% qui votent pour le F.HAINE….

Comme qu'il se doit, il est écouté un peu comme quelque chose qui ressemble à un messie, c'est à dire un gars qui ne sait pas trop ce qu'il dit, mais qui le dit bien… c'est le principal après tout.

L'apparence, foutre dieu, y a que cela de vrai.  D'ailleurs il est beau, un rien de négligé lui donne l'assurance du désintéressement envers la cause d'un peuple qu'il n'a jamais vu.  Putain, il ne lui manque que l'écharpe qui sied si bien aux socialistes quand il y a du vent ou quand ils ont des vents.

Il déguste un repas de midi composé d'une quelconque salade diététique, qui lui donne d'ailleurs une bonne excuse pour ne pas se mêler aux prolétaires qui peuplent en toute impunité les derniers restos ouvriers que son parti a délaissé.  D'ailleurs je constate que je n'ai jamais  vu sa coupe dans le vent (elle aussi) au repas de midi.

Mais après tout ce n'est pas grave, le principal c'est qu'il puisse penser qu'il est proche du peuple…, qu'il le soit ou non n'a guère d'importance, dans sa cellule politique socialiste, ils sont tous comme lui….  Quand je le regarde, j'ai envie de le faire tourner dans un film de David Lynch, pour lui c'est sûrement un film populaire.

Et puis d'un coup il me gonfle. Mais il me   gonfle… J'ai déjà discuté avec un militant d'extrême droite, dernièrement avec un collègue de travail frontiste, j'ai essayé avec deux militants de l'UMP…., je me rappelle de Maud (que fréquentoit Desiles, me semble-t-il), défilant le drapeau communiste flottant au devant d'une manif d'antiquités bolcheviques que seule sa chevelure rousse au vent sauvait du ridicule…, mais ... un vrai, ... un vrai socialiste, de conviction, d'aveuglement, de cécité, jamais…

Et  puis il me  gonflait… (d'ailleurs si cela vous gonfle, arrêtez tout de suite, car je crois que je vais  terminer sur cet énergumène pathétiquement convaincu)…

Je l'interpelle donc : « Et donc, tu penses que tout autre vote de gauche, autre que le vote socialiste, était inutile ? ». Stupeur de l'auditoire… on ose contredire le maître à penser de la  journée… d'autant plus qu'il souffre… le con…  « Et oui qu'il me fait, si les gens s'étaient attendus à voir Jospin éliminé au 1^er tour, ils auraient voté  pour lui… » ? Que je lui rétorque : « Tu crois donc que le vote d'extrême gauche n'est qu'éphémère contestation électorale ? Que ce n'est qu'une contestation des cadres, de sa base jadis ouvrière ? Tu ne penses pas que c'est une  remise en cause  radicale ? ».

Il ne répond point, interloqué. Alors je reprend la parole  « Moi je n'ai point voté Jospin, et pourtant je savais qu'entre Jospin et Chirac l'un des deux était en position de se faire culbuter par  Le Pen(hisse) ». Je lui crache : « tu crois que je n'ai pas pris mes responsabilités, que j'aurais voté pour ton   Jospin sous le seul prétexte qu'il risquait d'être éliminé ? NOn, j'ai voté contre Jospin, contre la droite, en connaissance de cause, et ce jour encore, 5 ans après, je le revendique encore ».

Qu'il me dit : « oui mais tu fais le jeu du F. National…!».

« Qui-est-ce qui fait le jeu de l'Affront national ? Celui qui ne vote pas pour l'ennemi de ce dernier, où celui, qui ennemi de celui-là, fait en sorte que personne ne vote pour lui…. ? Qui est le traître, celui qui ne vote point pour le traitre, ou le traitre qui fait que l'on ne vote point pour lui ?».

Mais le bougre, sincère, ne veut rien entendre : « oui mais en votant pour les petits partis insignifiants, vous avez coulés Jospin, et nous avons été devant une élection Chirac-Le Pen (à jouir) ».

« Mais oui mon gars » que  je suis obligé de lui expliquer, sachant qu'il ne peut le comprendre, « mais vous les socialistes pensez que quelques énergumènes votent à l'extrême gauche histoire de se défouler au 1^er tour, puis reviennent dans votre giron chaud et accueillant »…

Que je reprend contre le bougre :  « Mais sachez qu'un jour, de droite comme de gauche, nous seront plus à voter contestataire qu'à voter conformistes, et c'est ce que vous vous êtes pris dans la poire, bien dans la gueule. Ce qui est triste n'est point que les gens aient voté ailleurs, mais plutôt que vous ne vous en soyez par rendu compte ».

Je n'ai point plus tenté de le convaincre, d'ailleurs je pense que dans sa certitude de représenter le petit peuple, non manipulé (c'est à dire par  d'autres que par lui), il m'a considéré comme un traître. Et pourtant, oh foutre, comme j'aimerais que le peuple puisse se retrouver dans le PS, ou dans tout autre parti démocratique, de gauche ou même de droite, tant qu'il ne sombre dans la démagogie séduisante du prêt à porter et prêt à voter libéralo-faciste....  Si seulement… Mais en repensant à  lui, je pense que ce n'est demain la veille.

                                                                                             L.N. CARRIER