La République Une et Indivisible du Père Duchesne, Foutre !!!

NEUILLY : LA COMTESSE DE LA CROUPE A PERDU SON CANICHE.

Ah foutre cul, qu'en voilà point une foutue diablerie ! Voici que, moi, foutre,  Père Duchesne, je me rendois à Neuilly, principauté hors le temps ou l'antique aristocratie consanguine copule dans la soie avec la bourgeoisie génétiquement dégénérée, les deux dans le but de sauvegarder autre chose que leur portefeuille & les finances extorquées au bon peuple de travailleurs...

M'en voilà donc me rendre nettoyer le tuyau de poele de la Comtesse de la Croupe, une bonne connoissance que je visite depuis des années... Un peu de fidélité ne foit jamais de mal au cul, surtout à Neuilly où l'on se marie plus vite que l'on sombre.

"Jésus Marie Joseph, que me dit la bougresse de comtesse, que voilà point, Père Duchesne, que j'ai perdu mon foutu caniche nain".

"C'est terrible, que je dis. A quoi qu'il ressembloit ?"

"A rien, à rien Père Duchesne. Le corps freluquet, l'air stupide, frétillant de la queue à la moindre arrivée de notre majordome qui nous sert si bien, nous les nantis. Sa langue pendoit, toujours là pour vous lécher un peu, histoire d'obtenir son sucre, sa petite patée, sa récompense... Un bon chien quoi.... J'ai peur qu'on ne l'ait sacrifié, dans le quartier... ON ne l'aimoit point guère, Père Duchesne... Les gens du voisinages n'en vouloient point... POurtant je l'avois dressé à mordre de ses petites dents grotesques, en  sautant sur ses pattes, en tendant son cou trop long, les facteurs gauchistes qui pullulent dans le quartier... MAis on ne l'aimoit point... j'ai peur pour lui."...

"Allons, que fis-je, ton caniche n'est point perdu... Tu parlois, citoyenne, de cette saucisse sans gloire qui suivoit ton majordome... ? Le petit majordome que vous avez élevé pour bien vous servir, vous et vos intérêts financiers... Alors ton pure race issu d'années de croisements méfitiques ne doit point être loin, au pire, ton majordome a trouvé mieux pour garder la maison que ce clébard plus laid que le pire des batards de la cours d'Angleterre. DE toute façon, avec la sale tête de chien battu qu'il a, il ne passera point les limites de Neuilly, il n'ira point bien plus loin... Ailleurs, les gens comme lui n'ont aucun avenir. Ils ne sont bons qu'à lécher leur maître dans le sens du poil... et puis ensuite, reste à savoir si c'est le maître ou le chien qui abandonne l'autre... C'est cela la question."

"ENfin je suis tout de même un peu triste, un roquet comme cela, on finit pas s'y attacher, que fit la comtesse dépitée.... Où ira-t-il ?".

"Nulle part, te dis-je, citoyenne, un navet comme cela, avec une gueule pareille, incapable de faire autre chose que d'aboyer devant son maître, il n'ira pas loin".

Comme la comtesse commençoit à me bourrer le lard plus que je ne lui bourrois le mou, je finis par m'en aller, voir si en d'autres lieux il n'y avoit point quelques animaux plus dignes et moins méprisables que ces harras de bourgeois décrépis de Neuilly. Quant au caniche, je regrettois juste de n'avoir point botté son arrière train plus avant qu'il ne quittoit les lieux.

Et je fus vite rassuré sur l'absence du caniche grotesque, déjà un nouveau petit chien, à poil long et blond, s'en venoit lécher à qui mieux mieux les passants, sans conviction, si ce n'est d'être un fils d'un roquet célèbre... Ainsi, à Neuilly, la caravane des marchands a toujours quelques saucisses à patte pour aboyer contre les facteurs indélicats. Et grace à eux, le nombre de honteux parasites nécessiteux sera toujours bouté dehors, et la Comtesse de la Croupe pourra continuer à penser à eux pendant confesse, sans les voir pour autant.

                                                                                                    F.A.Laussel.